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 . Un premier béguinage, au vocable de Sainte Ursule, est créé à Cambrai, en même temps qu’il s’en crée dans tout le nord de l’Europe, et en particulier en Belgique. Dame Isabelle de Fléquières en est la fondatrice et la première « maîtresse ». Elle s’y est installée avec 20 compagnes, comme elle à la recherche d’une vie proche de leurs convictions religieuses, tout en restant laïques. Cette riche cambrésienne lègue à son institution des biens importants qui lui permettront de créer et gérer un hôpital, et de survivre à bien des vicissitudes, liées à sa situation- le béguinage est installé dans le faubourg de Cantimpré, à l’extérieur du rempart- et à la position de Cambrai, au cœur des grands conflits.  

 

Une rue ancienne, une vilaine porte, un couloir sinistre, et, au bout, l’émerveillement… Dans un havre de paix, comme à l’écart du monde, voici un ensemble de petites maisons entourant une cour herbeuse. Une atmosphère presque irréelle… Nous voici plongés dans l’univers d’un authentique  béguinage. Et c’est unique en France !

 

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En  1580, après une nouvelle destruction guerrière, le béguinage vient chercher refuge à l’intérieur des murs, dans l’actuelle rue Vanderburghe, près de l’église St Vaast, disparue à la Révolution, comme le béguinage.

Entre temps, d’autres béguinages se sont créés à Cambrai, avec des destinations différentes. Plusieurs d’entre eux reçoivent et hébergent des femmes usées par le travail ou ruinées par les coups du sort. C’est ainsi que le béguinage St Vaast s’installe, après quelques péripéties, en 1545, à son emplacement actuel, rue des Anglaises. Il permet à cette époque à 14 femmes de vivre ensemble, dans la piété et la chasteté, à l’abri du besoin. En échange, les béguines se réunissent chaque jour pour réciter ensemble des prières à la gloire de Dieu et de leurs fondateurs et bienfaiteurs.

 La Révolution a mis dehors les femmes d’un autre béguinage, celui de Saint Nicolas, qui protestent et obtiennent des responsables locaux d’être relogées à côté des béguines de Saint Vaast. C’est ainsi que ces 2 béguinages vont poursuivre ensemble leur histoire, à travers le 19e et le 20e siècle, conservant jusqu’à la première guerre mondiale leur mode de vie et leurs particularités. Les administrateurs du Bureau de Bienfaisance les avait définis comme« des établissements de charité que la bienfaisance a consacré à la piété et à la retraite de la vieillesse vertueuse ».

Puis, gérés par le bureau d’aide sociale de la ville, ils hébergeront aussi des couples et fonctionneront comme des résidences de personnes âgées. La dernière béguine a quitté le béguinage Saint Vaast en 1997.

 

Vous pouvez encore découvrir d’autres béguinages dans les rues de Cambrai. Rue des Capucins, le béguinage Notre Dame remonte lui aussi au Moyen-Age. Mais rue des Anglaises et rue des Capucins, les béguinages Saint André et Victor Ramette sont plus récents. Le béguinage Saint Paul, bien que situé dans une ancienne maison, rue Saint Paul, a été lui aussi fondé au 19e siècle. Rue de l’Aiguille, le béguinage de la Madeleine a été créé au Moyen Age, mais son emplacement actuel date de la Révolution.

 

Etat de santé :

Actuellement, les béguinages Saint Vaast et Saint Nicolas, les seuls restés intacts, dans leur cour en dehors du temps, sont en grand danger. Privés de toute occupation, ils n’ont plus droit qu’à des soins de première urgence. Des murs se fissurent, des toits sont à restaurer, un escalier s’effondre...

Le tournage d’un film dans ce cadre enchanteur a permis, au moins, un bon nettoyage des lieux…

 

Racheté par un promoteur immobilier, le Béguinage St Vaast est en passe d'être transformé pour retrouver un usage d'habitation.