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  Mis à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 2 mars 1943.

 

Le couvent des Récollets.

 

En 1266 s'établit une communauté monastique, les Cordeliers, relayée en 1600 par les Récollets.

De ce monastère qui comptait au XVIIIe siècle une cinquantaine de religieux, il ne subsiste aujourd'hui que la nef de la chapelle et un bâtiment conventuel construit en 1612, où se trouvaient autrefois : la porterie, le parloir et le logement des hôtes à l'étage.

La chapelle, achevée en 1303 et placée sous le vocable de Sainte Croix et Saint François, fut détruite par un ouragan en 1328 et réédifiée peu après. Son portail fut commencé en 1408 par l'évêque Pierre d'Ailly et le clocher élevé en 1504 par deux fois rebâti avant de disparaitre définitivement au XIXe siècle.

Le cœur de la chapelle, aujourd'hui disparu, de construction plus tardive, puisqu'il datait de 1623 était très vaste. Un sondage archéologique réalisé en l'an 2000 a permis d'en retrouver les fondations. Quelques vestiges rassemblés à cette occasion révèlent un gothique tardif contrastant avec le style très dépouillé de la nef. Une très belle pierre tombale n'a pu malheureusement être dégagée. Seul souvenir de ce couvent, le buffet d'orgues réalisé en 1686 et classé Monument Historique. Il est aujourd'hui l'un des plus beaux ornements de l'église d'Arleux.

La Révolution nit fin à plus de cinq siècles de vie monastique en cet endroit. En 1791 les religieux furent chassés de leur couvent qui devint propriété de la Nation. Il fut alors transformé en parc à fourrages militaires, fonction qu'il garda jusqu'au XXe siècle.

L'édifice connu bien des épreuves. En 1806 un ouragan abattit à nouveau le clocher et cette fois définitivement. Quelques années plus tard le cœur de la chapelle disparut à son tour. L'ancienne chapelle devenue trop petite on entreposa des meules de fourrage à l'extérieur mais en 1854 on s'inquiéta des risques d'incendie que constituaient ces stocks en plein air à proximité de plusieurs ruines. On envisagea aussi de tout démolir et de reconstruire un parc à fourrage plus vaste sur ce terrain. Ce ne fut heureusement qu'un projet !

En 1900 on découvrit quatre pierres tombales dans le sol de la chapelle et en 1959 on y retrouva les restes du célèbre chronique et Prévôt de Cambrai, Monstrelet, enterré en ce lieu en 1453 et dont la statue orne notre jardin public. Ils furent réinhumés solennellement près du portail en 1962.

Au cours des récents travaux, une tranchée creusée à plus d'un mètre de profondeur devant la façade de la chapelle a permis de mettre à jour les éléments bien conservés d'une statue en pierre d'environ 2m qui semble être celle d'un soldat romain. Ils proviennent certainement du cimetière des pendus qui s'étendait autrefois de l'arrière des maisons de la rue Cantimpré jusque devant la façade de la chapelle. On appelait aussi ce cimetière "le jardin des Oliviers" car on y avait placé des personnages de grandeur naturelle rappelant une scène de la Passion du Christ.

Après bien des années d'abandon, ce qui fut le couvent des Récollets connaît une nouvelle vie au service de la jeunesse. L'Ecole Malraux lui offre un cadre magnifique et prestigieux. C'est aussi un témoignage exemplaire d'une réhabilitation réussie au service de notre temps et dans le respect de notre histoire.

 

Récompenses. Le cabinet COLDEFY et associés, et la Ville de Cambrai ont reçu le prix ASPECambrai 2007. En janvier 2008 la Ville de Cambrai a reçu le premier prix régional des Rubans du Patrimoine.

 

 

Les acteurs de cette magnifique réalisation :

Architecte : Cabinet COLDEFY et Associés à Cambrai

Bureau d'études techniques : Bertin à Cambrai

Gros oeuvre étendu : Entreprise Jean LEFEBVRE à Douai

Travaux sur Monument Historique : Entreprise FABER à La Bassée

Charpente : Entreprise FABER

Couverture : Entreprise FARASSE Toiture B.E. à Cambrai

Carrelage : C.R.M. de Proville

Menuiseries et plâtrerie : DEVRESSE à Fontaine au Bois

Plomberie, chauffage et VMC : FARASSE Fluides à Cambrai

Electricité : E.I.T.F. à Proville

 

 Voir dans le diaporama une gravure du portail par Nicq Doutreligne. Dans son livre intitulé "L'ancien Cambrai" il précise :

La porte de la chapelle aujourd'hui fort rétrécie et presque entièrement enrobée dans la maçonnerie de brique, ne présente plus ce caractère de majestueuse simplicité. Le dessin  la montre dans ses réelles proportions.