Hôtel de Monaldi Hôtel de Monaldi    Située en face de la caserne Mortier, en bas de la rue du Marché au Poisson, c’est une des plus anciennes demeures de notre ville, intéressante à plus d’un point, liée profondément à notre histoire.

Cette partie de la rue du Marché aux poissons avait au XVIIIe siècle un aspect bien différent. A son extrémité, se dressait la maison du Chapitre Métropolitain, dite « La Vignette », qui a été détruite en 1785 pour faire place à la caserne de cavalerie.


L’Escautin, aujourd’hui souterrain, traversait la rue et alimentait un abreuvoir, au pied de l’hôtel de Monaldi.
En face, de l’autre côté de la rue se dressait le monastère des "Pauvres Clarisses " auquel était adossé une tribune de pierres en bossage, d’où se faisait la vente à la criée. Vous pouvez vous replonger dans cette ambiance en contemplant la toile d’Antoine François Saint Aubert au musée.
L’hôtel de Monaldi a probablement été construit à la fin du XVIIe siècle. Sa façade a été conservée telle qu’à l’origine. Seules les lucarnes du toit ont été modifiées.
Lorsqu’on pénétre dans la partie droite de la maison, on découvre un magnifique escalier, avec son départ en enroulement, sculpté, surmonté d’un petit animal (une levrette ?). Il a été restauré.
Cette maison est très attachée à l’histoire de Cambrai. La famille de Monaldi a en effet joué un rôle essentiel lors du rattachement de Cambrai à la France, et pendant la Révolution. C’est en effet le grand père de Monsieur de Monaldi, le marquis Don Diégo de Convarubias qui remit à Louis XIV, le 5 avril 1677, le projet de capitulation de la ville, et qui négocia ensuite la reddition de la citadelle, implorant la clémence du souverain.
A Noël, la propriétaire, la marquise de Monaldi d’Aigneville de Millancourt ouvrait sa maison aux visiteurs qui pouvaient ainsi admirer sa collection de personnages en cire. A la Révolution, la marquise connue pour sa grande bonté fut dénoncée, arrêtée, enfermée à la prison des Anglaises, jugée et condamnée à mort par le Représentant du Peuple Joseph Lebon. C'était en 1794, elle avait 88 ans.
Devenu « Bien national », l’hôtel connut bien des vicissitudes avant de menacer ruines.
Enfin, la municipalité cambrésienne, consciente de l’intérêt de cette maison, est intervenue pour que sa façade soit sauvée. Remarquablement restaurée, elle est à la fois témoignage artistique et souvenir d’une famille qui a marqué notre histoire.