Dans les choix architecturaux qui ont été faits, successivement, pour la maison commune et pour son écrin, se dit également quelque chose de la cité et de son histoire. Chacun sait combien notre commune est ancienne (dix siècles bientôt…).
Face aux autorités religieuses et féodales, Il a fallu au peuple artisan et commerçant cambrésien de l’énergie, de la persévérance et du sang pour que soient reconnues et respectées les libertés communales. Cette « Paix » ou cette « Commune » pour fonctionner devait avoir sa maison, sa cloche et son tribunal.
Le lieu naturel pour construire la Maison de Paix, la Chambre de Paix et le Beffroi était les abords du marché, seul lieu où la population entière pouvait être rassemblée. C’est donc sensiblement le lieu de l’Hôtel de ville actuel. On dit que la première Maison de Paix était une construction romane surmontée de « minarets ».
Sur cette peinture (attribuée à Deudon) on voit comment au XVIéme siècle les différentes parties du bâtiment exprimaient par les toits des fonctions différentes. La partie plus ancienne (serait antérieure à 1364) de type médiéval a des allures de maison forte. C’est la chambre de paix surmontée de deux tourelles jumelles en encorbellement. A sa droite, dans un style renaissance, le bâtiment porte un campanile en forme de clocher octogonal.
Ce sera notre beffroi, de sa construction, en 1510, jusqu’à ce que lui soit préféré, quarante ans plus tard, le clocher de l’église Saint-Martin toute proche. On peut y apercevoir nos deux célèbres sonneurs de cloche. Les deux dernières parties qui encadreront les deux premières à partir de 1544 pour des fonctions qu’on imagine plus sociale et plus commerçante arborent avec élégance des frontons flamands.
On est encore loin du bâtiment actuel qu’on dit inspiré de l’Hôtel de la Monnaie à Paris (Palais Conti).
En 1786, en effet, le Conseil des échevins décide de transformer la façade de l’Hôtel de ville qui menace ruine, par une façade de style néo-grec.