A l'emplacement de l'actuel Hôtel de Thun existait au XVIIe siècle une grande propriété appartenant à l'abbaye Saint Aubert. (Visible sur le plan relief de 1710)

Fénelon, désireux de rapprocher son séminaire du chef de son diocèse, conçut de le faire construire ici, près de son archevêché.

Il fut procédé à l'achat d'un certain nombre de propriétés entre les rues d'Inchy et du marché aux poissons dont quatre maisons parmi lesquelles celle qui deviendra plus tard l'hôtel de Thun. La mort du grand archevêque vint remettre tout en question. Cette maison resta sans affectation si bien qu'en 1721, lors du Congrès de Cambrai, le second ambassadeur de France, Monsieur de Merville, occupa cet hôtel appartenant au séminaire.

Par bail du 27 août 1727 l'hôtel fut loué à André Puylart et Robert Boileux, tous deux bourgeois et marchands puis à Michel Carpentier, portefaix.

Le 30 novembre 1767, Claude Valentin Bauquet, directeur et économe du Séminaire vend la grande maison à Antoine Lamoral de Herbaix, seigneur de Montay et de Thun Saint Martin.

Après la révolution la maison appartient à Clément Dechy, ci-devant Garde Magasin de la réserve de la ville, et époux d'Aimable Houriez. Le 24 octobre 1812, par suite de la faillite de Monsieur Dechy la maison est vendue à Monsieur Bricout qui en est propriétaire jusqu'en 1819. On trouve ensuite les noms de Lebie et de Tétiqueux, commissaire du routage. Elle sera achetée par Monsieur Wiart Pinquet vers 1852 qui décède en 1891. La maison sera alors coupée en deux. Monsieur Wiart-Delattre, fabriquant d'huile y habite jusqu'en 1906. Il est ensuite la propriété de Monsieur Capron, négociant en beure et fromages, puis de sa petite-fille Madame Terrier.

Ce bel hôtel est remarquable par son portail.

 

Hôtel de Thun Hôtel de Thun  

 

 

 

 

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 Dans le panorama, une gravure de l'entrée de l'Hôtel de Thun par Nicq Doutreligne qui précise dans son livre "L'ancien Cambrai" :

 

fg hotel thun 001 fg hotel thun 001    Cette magnifique porte est conçue dans le style Louis XVI le plus pur et aux proportions classiques les plus parfaites. Elle dénote, de la part du constructeur, un goût délicat et sûr, un sens très averti de l'harmonie de la composition et des rapports que doivent présenter entre elles les différentes parties.

La baie en plein cintre est accostée de deux colonnes ioniques fuselées aux trois quarts dégagées et, en arrière plan, de deux pilastres du même ordre. Ces colonnes supportent l'entablement et le fronton triangulaire qui couronne le tout.

L'imposte et l'archivolte de l'arcade sont ornés d'une belle mouluration et d'une clef sculptée d'une délicieuse tête de Minerve, au casque empanaché. Les chapiteaux, à quatre faces, sont enrichis d'oves et de guirlandes de fleurs qui s'accrochent à l'oeil de la volute ; la corniche est garnie de modillons. Dans le tympan du fronton, un cartouche ovale se détache des rameaux de lauriers qui s'épanouissent tout autour. 

Comme le cadre de pierre, la menuiserie présente une certaine sobriété d'ornementation, celle-ci sagement répartie et soigneusement étudiée. Dans le tympan a été sculpté un cartouche à double écusson aux armes de la famille de Herbais de Thun, autour duquel se déploient des gerbes de roseaux et, dans les panneaux supérieurs des vanteaux, deux fortes rosaces vigoureusement traitées.

Ce style simple et élégant, convenait parfaitement pour les entrées des maisons nobles.