A quelques exceptions près, les plus anciennes maisons de Cambrai datent du XVIIe siècle, certaines ont encore leur pignon sur rue. A l'origine, les façades sont en briques ou enduites platre et chaux, harpées de pierre autour des ouvertures, les soubassements de grès, les toitures recouvertes de tuilettes. L'implantation des baies peut être irrégulière de même que leur taille avec une mouluration en saillie et un sommet souvent arrondi. Sur le mur, la place donnée à la brique est importante.
Les toits des maisons du XVIIIe siècle sont pour la plupart recouverts d'ardoise, les rampants parallèles à la rue sont équipés de lucarnes sur le brisis. La modénature (cordons, bandeaux, corniche) est plus saillante. Les baies s'alignent, se verticalisent, leurs sommets s'applatissent, leur mouluration se simplifie.
Les pilastres à refend font leur apparition pour encadrer les maisons. Il reste de cette époque quelques maisons de maître ou hôtels particuliers.
Au XIXe siècle alors que les burguets disparaissent (ouvertures de cave avançant sur la rue), les trottoirs font leur apparition. La ville étouffe dans ses remparts. Après le démantellement de 1893 les nouveaux quartiers s'organisent autour des boulevards. Les maisons construites sur les nouvelles voies sont généralement de style éclectique.
Il existe peu constructions de style Art Nouveau. A la fin de la première guerre mondiale plus de 5000 maisons sont détruites à Cambrai. Pierre Leprince Ringuet dessine un authentique plan d'urbanisme avec une grand'place centrée devant l'hôtel de ville et des voies rectilignes. Entre 1925 et 1939 l'architecture emprunte à la tradition une composition de façade et adopte pour modernité la géométrie des arts décoratifs. Les maisons dessinées par Jules Chiossonne, Edmond Lancelle, en sont de remarquables exemples.
Pour en savoir plus, voir les rubriques "expositions" : le contexte de la reconstruction ou les toits de Cambrai, ou encore les ouvertures cambrésiennes