Si la porte est le lieu de communication entre l'extérieur et l'intérieur de la maison parce qu'elle est une ouverture ménagée dans la façade, elle l'est aussi par les articles de quincaillerie qu'elle présente : heurtoir, judas, entrée de lettres, sonnette...
Fonctionnels, ils se font souvent discrets et passent inaperçus.
Et pourtant, ils peuvent se révéler pleins de fantaisie et de création, et traduisent la performance et l'habileté des artisans qui les ont façonnés.
Réservés à des usages spécifiques, ils méritent d'être regardés et conservés quand ils nous parlent d'un propriétaire, d'une époque, d'un artisan voire d'un artiste.
Le heurtoir ou la sonnette sont les moyens donnés au visiteur, prévu ou non, de s’annoncer ou de solliciter l’ouverture.
C’est bien sa main qui en polit peu à peu la matière…
Ils préludent l’entrée dans la maison, le passage du seuil, ils en sont le « sésame »…
L’époque est depuis longtemps révolue où la lettre, objet rare, personnel et signifiant, se remettait en main propre ou supposait l’ouverture de la porte. Le passage de la prose épistolaire sous celle-ci restant encore aujourd’hui une exception, une « dérogation » au véritable échange, presque un manque de savoir vivre, un encombrement maladroit du seuil…
La « fente à lettre » est, quant à elle, une invitation manifeste au passage de plis cachetés plus nombreux, si pressés qu’ils s’en bousculent presque (témoignage d’une époque où le courrier se dépêche…). Avant d’être déclassée par les règlements du service public, cette « fente » nous a offert de multiples déclinaisons, dont quelques-unes témoignent encore, ça et là, de l’importance accordée à un moyen de communication tangible et précieux.
